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A la vie
3 février 2007

Un an… après?

Un an a passé : un an de galère, d'espoir, de construction, de chute. Bilan d'un an pour reconstruire ce fragile château de carte prêt à s'écrouler. Le réveil en dégrisement a été difficile pour lui. Il était penaud comme un gosse. La suspension de son permis de conduire ne lui laissait plus d'autre choix que de rencontrer un médecin afin de justifier son absence professionnelle. Dans un premier temps, son généraliste habituel étant absent, c'est le médecin de famille qui l'a connu enfant qui lui a fait la leçon, prescrit quelques médicaments et un arrêt de travail de quinze jours. Au retour de son toubib habituel, celui-ci a eu l'intelligence de l'envoyer voir un psy : consultations régulières et antidépresseurs au menu. Mais dans sa tête, je crois que seul l'arrêt de travail le résignait à ce traitement et ce suivi. Puis sa réaction a été la fuite en avant : se laisser aller encore un peu plus dans ce tourbillon de destruction. Une soirée particulièrement violente a suivie : un pétage de plomb effrayant. Quant je suis arrivée vers 19h30, il n'était déjà plus lui-même. Le cocktail alcool-médicaments est explosif. Comme il était très agressif, j'ai du appeler son père à la rescousse. Mais cela était impossible à gérer. Méconnaissable, son regard était terrible, ailleurs, un regard fou. Violent verbalement, il a commencé à tout casser dans la maison. J'ai appelé son toubib qui, en réunion, m'a conseillé d'appeler SOS médecin. Entendant les cris, la standardiste a refusé d'envoyer quelqu'un : "appelez la police, ils l'emmeneront aux urgences psychiatriques." Au moment où je raccrochait, il continuait à essayer de tout casser avec son père qui n'arrivait pas à le maîtriser. Tout va à toute vitesse dans ma tête; appeler les flics c'est une décision tellement difficile, la violence pour répondre à la violence… En même temps je ne voyais aucune solution pour éviter le pire. Je me décide à composer les chiffres, j'explique la situation. Je raccroche. Il tente de se jeter par la fenêtre. Son père et moi arrivons à le plaquer puis le maintenir tant bien que mal au sol. Puis coup de sonnette. L'équipe de policiers entrent. Il y a une femme qui s'adresse à nous avec gentillesse et compréhension. L'entrée de la police le calme pour quelques instants. Puis ils le ceinturent et le transportent dans leur véhicule. Il se débat. Ils l'emmènent aux urgences, il est 23 h environ. Mon beau-père part chercher ma belle-mère. Les enfants ont assisté à toute la soirée. Je suis désespérée. Nous décidons ensuite de nous rendre au CHU. On lui a administré un calmant et enfermé dans une chambre. Il ne risque rien. On aura des nouvelles plus tard. Nous rentrons. Vers minuit et demi, mes beaux-parents rentrent chez eux. Ils s'arrêtent au CHU au passage et il le trouve dans la salle d'attente, en chemise de nuit, calmé, venu fumer un cigarette. Il a l'air de ne pas trop se souvenir de grand-chose sans vraiment s'étonner d'être là. La nuit a été longue sans pouvoir fermer l'œil. Je préviens mon employeur que je serai absente. Je contacte son psy qui nous donne RV "en urgence" deux jours plus tard dans la clinique où il excerce. Vers 10 h, j'arrive à joindre quelqu'un du CHU qui me demande de rappeler plus tard. Vers 11 h, j'ai enfin le psy du service qui nous informe qu'il est calmé et que nous pouvons venir le chercher. Avec son père, nous le trouvons sur place dans les vapes, il ne se souvient pas de tout. Nous rentrons à la maison. Les deux jours suivants, je ne suis pas allé travailler, je n'étais pas en état…
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