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A la vie
27 avril 2007

L'histoire sans fin

Un séjour dans une clinique spécialisée. Il s'est abstenu pendant un an, j'ai revécu. Doucement au début, puis j'avais presque tout oublié… malgré le fait qu'il suive un traitement et qu'il n'avait pas repris son travail. Un jour, la sécu a décidé qu'il devait réintégrer son poste. Il n'était pourtant pas encore en état. D'ailleurs le médecin du travail l'a déclaré inapte à son poste. Son employeur était tenu de le reclasser. Les soucis reprenaient : conseils juridiques, démarches auprès d'un avocat spécialisé, etc. Puis enfin le licenciement est venu le libérer de cet immense stress que ce boulot lui avait fait subir pendant dix-sept ans. Il a replongé. J'avais des doutes mais je pense que je me voilais la face. Quand c'est apparu évident, cela a été le choc. Deux mois avant de récupérer son permis définitif, les analyses médicales étaient loin d'être favorable. Il s'en fichait en apparence. Puis un soir, un déclic (je donnerais cher pour savoir lequel) ou une prise de conscience a fait qu'il a tout stoppé. Soulagement… de quelques semaines jusqu'à ce qu'il récupère enfin ce fichu permis. Ca, c'est un truc qui se fête dès le premier jour! C'est reparti la galère, les comportements paranos, agressifs, le "jemenfoutisme" de tout. Les antidépresseurs et la bière à flot font toujours aussi mauvais ménage. La maison ressemble à son état d'esprit : un immonde bazar, il en met partout, il vit dans la cendre de cigarette, il sent la transpiration, il se néglige, il s'en fout. Entre dépression, alcoolisme et comportements borderline, j'ai du mal à faire le tri. Des mois que cela dure… Des hauts et des bas, des rémissions et des rechutes. Je passe de l'espoir au désespoir en passant par la colère, le mépris, l'amour et la haine. "Je ne t'aime plus tous les jours". Tous ces sentiments sont éprouvants. Faire le point est extrêment difficile. Quelle sera la bonne décision ? L'abandonner ou le supporter encore ? L'aider me parait aujourd'hui impossible. J'ai tout essayé pour qu'il réagisse, en le prenant par les sentiments, en le menaçant ou en l'gnorant, rien ne semble l'atteindre. Il se fout de sa santé, il se fout de tout le monde, il n'attend rien, il se laisse aller ou il provoque. En fait, je n'en peux plus de tout cela. Depuis quinze jours je me réfugie dans une espèce d'indifférence mêlée d'un mépris qui me gagne. J'étouffe ainsi une partie de ma colère et de mon impuissance. Je me protège quelque part de cette vie invivable. Lorsque j'arrive après mon travail, je le trouve avec son verre. Je ne dis rien. Je prépare le repas. Je ne dis rien. Nous mangeons devant les infos. Je ne dis rien. Il commence un monologue de commentaires. Il m'exaspère. Je lui demande de se taire. Nous terminons le repas. Fin des infos. Il se casse dans le jardin ou dans la chambre pour regarder la télé. Je préfère dans la chambre car dans le jardin il y a peut-être des bières au frais… derrière les buissons.
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